Pascal Minotte est un psychologue belge. Il est chercheur à l’Institut Wallon pour la Santé Mentale (IWSM). Son livre, Cyberdépendance et autres croquemitaines est divisé en trois parties. La première est la plus longue. Elle est consacrée a la cyberdépendance. La seconde examine le lien entre la violence et les TIC. Enfin dans une troisième partie MINOTTE examine le lien entre le virtuel et le lien social
La partie sur la cyberdépendance est organisée autour des idées fortes suivantes : 1) L’introduction d’une nouvelle technique suscite toujours des inquiétudes indissociables des questions de transmission et de conflit de génération. 2) Nous sommes dépendants des mots que nous utilisons pour décrire la réalité a tel point que nos mots créent des réalités. 3) L’évocation d’un usage problématique doit se faire a partir de la souffrance et de la demande de la personne. Ce sont l’envahissement et la centration qui sont les critères les plus pertinents pour caractériser un usage problématique. 4) les usages problématiques s’expliquent une attractivité multifactorielle de l’Internet et des caractéristiques personnelles. Le réseau est immédiatement accessible, abondant et divers dans ses contenus, promet une communication efficace. Du coté des personnes, le réseau permet de satisfaire des besoins relationnels et sociaux, d’explorer des facettes de soi, de développer des compétences. 5) les jeux vidéo peuvent être une parenthèse apaisante dans laquelle la personne échappe momentannément à sa souffrance et au contexte dans laquelle elle s’entretient. 6) les jeux vidéo peuvent être utilisés comme l’objet transitionnel pour luter contre des risques d’abandon. 7) l’adolescence est une péridode critique parce quelle correspond à la réactivation de problématiques liées à l’abandon, la sexualité, la recherche de sensation, la confrontation à l’autorité. 8) L’Internet et les jeux vidéo proposent un espace en dedans-en debors du milieu familal
L’auteur s’appuie sur la théorie faite par le psychanalyste Serge Tisseron qui a appelé “dyade numérique” l’ensemble composé par le joueur et le jeu vidéo. Cette dyade réactive les éprouvés propres aux premières relations d’objet. Elles sont une occasion de répéter ou de perlaborer ce qui a été insuffisament symbolisé.
Le chapitre sur les TIC et la violence est consacré au modèle de General Agression Model de Anderson & Bushman. Pour ce modèle, jouer a court terme augmente l'accessibilité des cognitions agressives par des processus d'amorçage sémantique mais aussi celle des affects et des réactions physiologiques en lien avec l'agressivité et les comportements d'agression
Le GAM est ciritiqué parce qu’il fait pas consensus. Il a tendance a présenter les parents en victimes secondaires vertueuses, les jeux vidéo faisant office de bouc émissaire. Il fait insuffisament cas de la réception des images violentes par les joueurs
MINOTTE evoque d’autres craintes comme les pandémies suicidaires, les prosélytismes anorexiques, le happy slapping, qui fait craindre le panurgisme
La dernière partie traite des TIC et du lien social. L’internet est présenté comme une cause de l’affaiblissement des liens sociaux; Les relations que l’on y construit sont alors décrites comme superficielles, factives, car anonymes et ou invisibles. Les individus sont dispensés d’engager et d’impliquer leurs corps. Les relations entre les personnes intégrent progressivement une logique consumériste. Malgré ces craintes, il n’existe pas de llien entre la quantité ou la difficulté à se faire des amis et le fait d’être un joueur excessif.
La conclusion de MINOTTE est de bon sens : nous ne sommes pas tous égaux dans l’usage que nous avons de ces technologies. Etablir des relations satisfaisantes et durables nécessite une certaine maturité affective et des compétences sociales. Par ailleurs, les lieux de socialisation des jeunes s’est considérablement réduit. Boyd montre que le déficit d’espaces public est un est element d’explication de l’engouement des adolescents pour l’Internet. Enfin, les bulles communautaires sont a l’honneur sur le réseau. Philippe Ricaux parle d’effet bulle pour désigner cette tendance
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