lundi 31 octobre 2011

Une cartographie des langues utilisées sur Twitter

Eric Fisher (@ENF) a créé une carte des langues utilisées sur Twitter. Les données ont été obtenues via l’API de Twitter entre le 14 mai et le 20 octobre 2011.

La cartographie montre à quel point Twitter est un phénomène limité. L'Afrique, l'Asie, une grande partie de l'Amérique du sud n’apparaissent pas sur la carte.

samedi 29 octobre 2011

L’immersion est une affaire de névrose

La capacité à s’immerger dans une film, de vivre intensément scènes, d’être connecté émotionnellement aux personnages est liée au névrosisme. Le névrosisme est une des cinq composantes de la personnalité. Elle correspond à la tendance à éprouver facilement des émotions. Les personnes présentant ce trait sont facilement anxieuses ou déprimées et vivent intensément la frustration.
La recherche menée par Weibel, Wissmath et Stricker montre que les personnes qui ont un score élevé sur la composante névrosime ont davantage tendance à s’immerger dans le film que les autres. Le contenu des scènes a peu d'importance. Les scènes tristes ou effrayantes produisent moins de plaisir chez les personnes qui ont un score élevé en stabilité émotionnel tandis que les scènes amusantes sont vécues avec davantage de plaisir.

pdf-file-logo-icon (1)Weibel, D., Wissmath, B., & Stricker, D. (2011). The influence of neuroticism on spatial presence and enjoyment in films Personality and Individual Differences, 51 (7), 866-869 DOI:10.1016/j.paid.2011.07.011

lundi 24 octobre 2011

Facebook par les chiffres

Via Mashable, une infographie sur Facebook. On y découvre qu’Eminen et le Poker sont les rois de Facebook?

 

vendredi 21 octobre 2011

Facebook et les enfants : parlez 1 minute, écoutez 5 minutes

Larry Rosen a étudié le lien existant entre l’utilisation de Facebook, des traits de personnalité, et l’efficience scolaire.

Il a étudié 279 collégiens et étudiants en enregistrant le temps passé sur Facebook avant le travail scolaire et les interruptions du travail du fait de l’envoi de textos ou d’aller-retour sur Facebook. De façon assez prévisible, il trouve que ceux qui s’interrompent souvent ont de moins bonnes notes que ceux qui peuvent maintenir une activité scolaire sans être interrompus. En 2009 il avait déjà montré que ceux passaient le plus de temps en ligne avaient aussi de moins bons résultats scolaires, étaient plus souvent absents, présentaient plus de symptômes dépressifs ou de conduites problématiques à l’école que les autre.

Pour Larry Rosen, ce n’est pas Facebook en soi qui est responsable, mais l’entourage dont l’enfant bénéficie ou pas.

Ce sont les enfants dont dont les parents ne se soucient pas de leurs activités en ligne qui présentent le plus de problèmes : ils sont plus narcissiques, en moins bonne santé et ont de moins bons résultats scolaires que ceux dont les parents surveillent l’utilisation des appareils connectés

Les troubles de la personnalité ou les difficultés d’évolution t d’un enfant  ne sont pas liée à l’utilisation d’une technique. Ils se construisent dans un entrelacs complexe fait de génétique, d’interactions conscientes et inconscientes et d’éléments culturels.

Concernant l’Internet, il n’y a pas de règle en termes de quantité d’usage. Larry Rosen a aisni pu montrer que parmi les jeunes adultes qui se servent le plus de l’Internet, certains développent des qualités d’empathie qui sont aussi utilisées dans le monde hors-ligne.

Ce qui importe, c’est donc la qualité de la relation établie avec le média, et cette qualité dépend avant tout d’éléments de personnalité qui se construisent dans les interactions avec la famille.

Il est donc important que les parents aient un temps de discussion et d’échange sur la vie en ligne de leurs enfants. La conduite à tenir n’est pas tellement différente de celle que les parents ont vis à vis des pratiques sportives de leurs enfants : l’enfant s’est il amusé ? S’est il produit des choses intéressantes ? A t il appris quelque chose ? A-t-il été ennuyé ? Vu le temps que les enfants passent sur l’Internet et la quantité de documents avec lesquels ils sont en contact, il y a là des trésors de discussion : à partir du buzz d’une vidéo ou d’une image, il est possible de discuter des mécanismes d’influence, de la communication, de l’importance des média dans notre société, du libre-arbitre, de l’humour etc. etc.

Le conseil de Larry Rosen aux parents à propos de l’Internet peut être généralisé : “parlez 1 minute. Ecoutez pendant 5 minutes”. N’est-ce pas un bon conseil à appliquer pour tout ce qui touche aux vies de nos enfants ?

 

pdf-file-logo-icon (1)Jackson, L. a, Zhao, Y., Witt, E. a, Fitzgerald, H. E., von Eye, A., & Harold, R. (2009). Self-concept, self-esteem, gender, race, and information technology use. Cyberpsychology & behavior : the impact of the Internet, multimedia and virtual reality on behavior and society, 12(4), 437-40. doi:10.1089/cpb.2008.0286

Kalpidou, M., Costin, D., & Morris, J. (2011). The relationship between Facebook and the well-being of undergraduate college students. Cyberpsychology, behavior and social networking, 14(4), 183-9. doi:10.1089/cyber.2010.0061

Stefanone, M. a, Lackaff, D., & Rosen, D. (2011). Contingencies of self-worth and social-networking-site behavior. Cyberpsychology, behavior and social networking, 14(1-2), 41-9. doi:10.1089/cyber.2010.004

jeudi 20 octobre 2011

L’Internet, la violence, la sexualité et les enfants

Crédit Image : The Internet is for porn. WoW Machimina. D’après Avenue Q

Nicole Ybarra a conduit de nombreuses études sur les comportements en ligne et leurs effets sur le développement des enfants. Elle a présenté au cours de la convention annuelle 2011 de l’APAP les résultats d’une nouvelle recherche effectuée entre 2006 et 2008  portant sur 1600 jeunes. L’étude portait sur le harcèlement en ligne – l’agression répétée d’un enfant par ses pairs via le réseau Internet.

 

La violence

Les études de Nicole Ybarra remettent à leur juste place les mythes qui sont construits à propos des adolescents et de l’Internet. Elle montre que si le harcèlement en ligne augmente, il reste une part très réduite du harcèlement en général : 40% des actes d’agression se font en face à face, 10% par téléphone, 14% par texto, 17% par l’Internet, et 10% par d’autres moyens.

Le harcèlement se fait à 21% dans une seule modalité, et dans 11% dans deux modalités (par exemple en face à face et par Internet).

Les enfants et adolescents qui sont harcelés en ligne ont davantage tendance à être harcelé hors ligne et présentent davantage de difficultés : dépression, idées suicidaires, alcoolisation, problèmes sociaux, difficultés avec les parents.

Enfin, les enfants sont beaucoup plus préoccupés par le harcèlement en présence. L’école est encore le principal lieu de violence, par l’Internet.

Le sexe

Nicole Ybarra rapporte des résultats qui contredisent d’autres études qui avaient montré le contact quasi-généralisé des enfants avec la pornographie. L’étude montre qu’ils sont en contact avec la sexualité via la télévision, la musique, ou les films. Les jeux vidéo restent très puritains sur cette question : si 75% des enfants disent avoir vu des personnes s’embrasser, se caresser ou avoir des rapports sexuels, 19%  seulement ont rencontré cette situation dans les jeux vidéo et 25% sur des sites Internet. Enfin, la fréquentation des sites pornographiques augmente avec l’âge : elle est davantage le fait des adolescents que des enfants.

Les inquiétudes quant au sexting – le fait d’envoyer des images sexuelles de quelqu’un – peuvent également être atténuées. Il est loin d’être un phénomène généralisé puisqu’il est le fait de  3% des garçons et 6% des filles âgés de 13 à 18 ans .

 

En conclusion, il y a des usages problématiques de l’Internet mais ceux-ci sont toujours à comprendre par rapport à la situation globale de l’enfant ou de l’adolescent.

vendredi 30 septembre 2011

L’iPhone outil de recherche en psychologie cognitive

 

Les smartphones vont ils devenir des outils de recherche en psychologie cognitive ?

La psychologie cognitive étudie les grandes fonctions psychologiques comme la mémoire, l’attention, la perception, le raisonnement ou la reconnaissance des formes, Les études utilisent des dispositfs expérimentaux qui nécessitent le déplacement des sujets jusqu’au laboratoire. La collecte des données est donc relativement difficile, et porte sur de petits échantillons de personnes.

Les téléphones portables pourraient être une solution à ce problème comme le montre une étude au cours de laquelle les sujets devaient discriminer des mots semblables. Ce type d’étude est classique en psychologie cognitive. Ce qui l’est moins, c’est l’utilisation d’iPhones et d’Ipad. La recherche a commencé en Décembre 2010 et a déjà collecté les réponses de plus de 4000 sujets. Avec les moyens classiques, il aurait fallu trois années pour arriver à la même quantité de résultats. par ailleurs, l’étude porte sur différentes langues (anglais, français, espagnol, catalan, basque, hollandais, malais)

Selon les auteurs, ce type de recherche permettra de  mieux comprendre comment le cerveau reconnait les mots, mais ouvre également des perspectives sur des études à grande échelle sur la cognition humaines. On peut en effet facilement imaginer des études de ce type sur la mémoire ou la reconnaissance des visages qui permettrait de mieux comprendre les effets du vieillissement et des différences culturelle, ou encore des études longitudinales sur l’apprentissage de la lecture d’une cohorte d’enfants.

Le Big Data frappe à la porte de la psychologie cognitive.

 

Dufau S, Dunabeitia JA, Moret-Tatay C, McGonigal A, Peeters D, et al. (2011) Smart Phone, Smart Science: How the Use of Smartphones Can Revolutionize Research in Cognitive Science. PLoS ONE 6(9): e24974. doi:10.1371/journal.pone.0024974 http://www.plosone.org/article/info:doi/10.1371/journal.pone.0024974

mercredi 28 septembre 2011

Etre multitâche est un frein a la productivité

On a beaucoup célébré les nouvelles générations comme des sortes de mutants capables de faire plusieurs choses à la fois. Le jeune adulte ou l’adolescent, bénis la grâce du numérique, seraient capables d’écouter de la musique, de faire leurs devoirs, de surveiller les messages sur MSN et Facebook en même temps.

Les données de la psychologie montrent exactement le contraire.

  • Le multitâche fait pas gagner du temps. Il est un frein important à la productivité.
  • le temps mis à réaliser la tâche est plus long
  • la tâche comporte plus d’erreurs
  • les erreurs sont d’autant plus importantes que la tâche est complexe
  • Dans une journée, jusqu’à 40% de la productivité peuvent être perdus

 

Meyer, D. E., Evans, J. E., Lauber, E. J., Gmeindl, L., Rubinstein, J., Junck, L., & Koeppe, R. A. (1998). The role of dorsolateral prefrontal cortex for executive cognitive processes in task switching. Journal of Cognitive Neuroscience, 1998, Vol. 10.

Meyer, D. E., Evans, J. E., Lauber, E. J., Rubinstein, J., Gmeindl, L., Junck, L., & Koeppe, R. A. (1997). Activation of brain mechanisms for executive mental processes in cognitive task switching. Journal of Cognitive Neuroscience, 1997, Vol. 9.

L’APA a donné un résumé des différentes études http://www.apa.org/research/action/multitask.aspx