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lundi 15 juin 2015

Les données de Twitter permettent de repérer les insomniaques


Le minage des données sur les réseaux sociaux apporte presque quotidiennement de nouvelles informations. Une recherche récente de Jared Hawkins et John Brownstein ont ainsi travaillé sur l'insomnie à partir de données issues de Twitter et a montré des relations entre des troubles du sommeils et l'utilisation de réseaux sociaux. 
La recherche a récolté les messages de 896 personnes ayant utilisé les hashtag #cantsleep #teamnosleep, les mots "insomnia" ou encore les mots renvoyant à des somnifères usuels. ces données ont été comparées a celles de personnes n'ayant pas utilisé ces mots ou ces hashtag. Ils ont également examiné la tonalité des messages. Ils ont finalement trouvé que les personnes sur Twitter ayant des problèmes de sommeil 
  • sont actifs sur Twitter depuis relativement longtemps
  • ont peu de followers et suivent peu de monde
  • postent peu de messages par jour
  • sont plus actifs entre 18 heures et 6 heures
  • postent des messages dont la tonalité affective est négative

Ces premiers résultats suggèrent que les données des réseaux sociaux peuvent être utiles dans le domaine de la santé


vendredi 20 juin 2014

Victor Hugo, le bac, les jeunes et la culture de l'Internet



Les lycéens ont commenté leur épreuve du baccalauréat de Francais sur Twitter ce qui a encore amené des commentaires acerbes de adultes. Pourtant, à blâmer les lycéens pour leur "inculture", on manque des choses importantes et essentielles


Essayons quelque chose. Fermez les yeux, et retournez il y a 10, 20, 30 ou 40 ans en arrière. Vous êtes au bac. Vous passez une épreuve dont les résultats détermineront votre avenir à brêve ou longue échéance. Vous échouez, et c’est le retour à la case départ. Vous réussissez, et vous pourrez peut être vous inscrire dans la formation de votre choix. Ce sont là des questions importantes, mais il y a plus important encore. Votre narcissisme est indexé sur les résultats. Réussissez, et vous verrez l’admiration briller dans les yeux de vos parents. Echouez, et vous les décevrez (une nouvelle fois ?)

On m’accordera que l’épreuve du bac est un moment de stress important. Cela est vrai des bac passés, comme de celui de cette année. En psychologie, le stress est défini comme “la somme de tous les effets non spécifiques de facteurs (activités normales, facteurs de maladies, remèdes etc.) pouvant agir sur l’organisme, ces agents sont nommés stresseurs lorsqu’on fait allusion à leur capacité de produire le stress” (Selyes, 1975).


Pour faire face au stress, les personnes peuvent utiliser des mécanismes d’ajustement et de coping. Il existe deux grand types de stratégies d’ajustement au stress. La première est centrée sur la situation, et la seconde est centrée sur les émotions qu’elle génère. Les lycéens n’ont aucune possiblité d’intervenir sur la situation si l’on met de coté l’évitement de la situation d’examen qui n’est pas une solution “positive. Il leur reste donc a utiliser les mécanismes qui permettent d’agir sur les émotions. Parmi ces mécanismes de coping, l’humour tient une bonne place. Il permet de prendre de la distance par rapport à ce qui a été vécu. Ce qui précédement était source de stress ou d’angoisse devient source de plaisir.


Autrefois, cet humour était réservé a quelques témoins au sortir des salles d’examens. Aujourd’hui, l’Internet permet d’élargir l’audience. C’est ici que les smartphones et Twitter interviennent. Un des premiers geste des lycéens est de sortir leurs smartphones et d’écrire ce qu’ils viennent de vivre sur Twitter. Les messages permettent de ventiler le stress vécu pendant l’épreuve de français. Ceux qui se reconnaissent dans les premiers messages postés les diffusent à leur tour sur le réseau social ou créent des messages similaires. L’imitation et l’identification qui sont a la base de toute vie sociale, poussent de plus en plus de messages sur Twitter. ils deviennent si abondants que Victor hugo accède a la célébrité numérique. Pendant quelques heures, #victorhugo entre dans les tendances de Twitter, c’est à dire des sujets qui sont les plus discustés et partagés sur ce réseau social

Pourtant, des voix s’élèvent. On s’agace du comportement des lycées. On s’étonne de leur “inculture”. On moque leur orthographe. Et l’on manque une prise de conscience importante et essentielle

L’important est de prendre conscience que l’Internet est un espace particulier. Il est un tiers-lieux ou les utilisateurs aident à jouer et plaisanter. Les moqueries y sont fréquentes, tout comme l’auto-dérision. Beaucoup d’adolescents déforment volontairement l'orthographe des mots et la syntaxe des phrases pour le plaisir de jouer avec la langue (et pour le sens agressif que cela prend vis à vis des adultes). La culture du LOL est un élément clé des échanges sur l'Internet. Elle fait le succès d'un site comme le gorafi.  En français, ce sont ces codes qui sont utilisés sur le tumblr http://bolossdesbelleslettres.tumblr.com. Il y a là deux poids deux mesures. On rit et on félicite ces sites parodiques. Mais on fait des froncements de sourcils aux jeunes qui font de même On aurait ainsi le droit de faire de l’argent avec les tropes générés par la culture jeune et on interdirait à ces même jeunes de jouer avec les mots ?

La seconde chose dont nous devons prendre conscience est l’état de stress avancé de toute une jeunesse qui est sélectionnée, étalonnée, mesurée dans nos systèmes éducatifs.C’est cette pression qui se fait entendre dans ce torrent de tweets partagés a la sortie du bac. Il y a quelque chose de la transmission que ne fonctionne plus. Il y a quelque chose qui ne permet plus aux jeunes de se reconnaitre dans ce que leur tendent les adultes. Ce que les adultes leur donnent pour organiser leur vie ne fait plus suffisament sens pour eux.

Qui faut il blâmer ? Certainement pas les adolescents. Ce sont les adultes qui organisent la transmission. Ce sont eux qui doivent transmettre aux plus jeunes ce dont ils ont besoin au moment ou ils en ont besoin. C’est à nous de changer les choses pour que cette transmission puisse se faire encore dans le bon sens et ne serve pas à reproduire une petite élite de personnes “cultivées”


  • Selye, Hans. "The stress of life." (1956).