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jeudi 25 février 2016

L'erreur de la Gendarmerie Nationale sur la protection des mineurs sur Intenet


Le Community Manager de la page Facebook de la Gendarmerie Nationale a posté un messager alertant sur les dangers de l’Internet et rappelant qu’il était important de protéger la vie privée des mineurs. Le message lie un article du Figaro datant de Décembre 2015. On peut y lire que Facebook refléchit a mettre en place une notification qui alerterait les parents lorsqu’ils mettent en ligne des photos de leurs enfants sur un profil public, que la mise en ligne des images d’enfants les expose à des “prédateurs du net” et forme un “casier numérique qui les suivra jusqu’à leur vie d’adulte”

Si la protection des mineurs est une nécessité absolue, elle ne peut être efficace que si les dangers sont correctement identifiés. Malheureusement, l’article du Figaro et le message du compte de la Gendarmerie Nationale manquent tous les deux cet objectif.




  • Le mythe du prédateur en ligne
Tout d’abord, il faut commencer par dire que dans la grande majorité des cas, les agresseurs sexuels des enfants sont des membres de leurs familles ou des personnes qui sont régulièrement en contact avec elles pour des raisons professionnelles. L’enquête menée par l’association Mémoire traumatique et victimologie  montre que 94% des violences commises sur les enfants sont commises par des proches et 52% sont commises par les membres de leur famille. Dans 68% des cas, ces violences sont des violences sexuelles. Il arrive qu’un parfait inconnu enlève, moleste, viole ou tue un enfant. Mais ces situations sont fort heureusement rare.


Les média ont développé dans l’idée du public l’image d’un terrible prédateur qui utiliserait l’anonymat du réseau Internet pour s’approcher des enfants, les séduire, et finalement les violer. Alors que pour la plupart d’entre nous, l’Internet est un espace social, ces prédateurs en ligne utilisant le réseau comme un catalogue pour satisfaire leurs besoins pervers. Quelque puisse être la force de cette image, elle est inexacte. La tromperie est rarement l’arme des agresseurs puisqu’il est estimé que seuls 5% d’entre eux se font passer pour des mineurs, qu’ils ne se cachent pas de leurs intentions sexuelles et qu’il arrive dans 73% des cas que les victimes rencontrent plusieurs fois leurs agresseurs.

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  • The Internet is for porn
Il ne s’agit pas de méconnaître l’Internet. Plusieurs adages des digiborigènes reconnaissent la part importante de la sexualité sur le réseau. Le premier est “The Internet is for porn” (L’internet est fait pour le porno) et le second est la Règle 34 qui affirme "If it exists, there is porn of it – no exceptions” (“SI cela existe, il y a une version porno - il n’y pas d’exception). Le réseau est la principale source de documents sexuels et pronographiques. Pour les enfants et les adolescents, c’est aussi un lieu ou il est possible d’échanger sur la sexualité. Les chiffres témoignent de largement de cet état de fait. Un enfant sur sept a reçu sur le réseau des sollicitations sexuelles. Ces sollicitations ne sont pas nécessairement le fait d’un adulte, car elles peuvent provenir d’un autre enfant. Elles ne sont pas nécessairement problématiques, car la grande majorité des enfants savent prendre les dispositions techniques et sociales pour y faire face.


  • Quels sont les facteurs de risque ?

Il n’y a à ce jour aucune preuve que de mettre en ligne des photographie soit un facteur de risque pour les agressions sexuelles.Les adolescents qui sont à risque sont ceux qui ont des personnes inconnues dans leurs contacts, qui ont tendance à utiliser le réseau pour troller, qui partagent des informations personnelles (Âge, Sexe, Habitation, Numéro de téléphone) avec des inconnus, qui visitent les sites de rencontre ou pornographiques dans le but d’avoir des relations sexuelles ou qui parlent de sexualité avec des inconnus. La recherche a également identifié que les jeunes qui vivent des conflits importants et durables avec leurs parents sont vulnérables, tout ceux qui présentent des traits dépressifs, des tendances à la délinquence ou qui se posent des questions sur leur orientation sexuelles. ainsi que ceux qui ont  tendance à avec prendre des risques.

  • Quelle prévention ?

Une prévention efficace passe par une description exacte des problèmes qui peuvent être rencontrés en ligne. Cela nécessite de dépasser l’histoire de l’enfant-innocent-agressé-sexuellement-par-un-adulte-caché-dans-le réseau.. D’abord parce que les adolescents ou les enfants peuvent rechercher activement des informations sur la sexualité ou une expérience sexuelle. Ensuite parce que les agressions sexuelles ne sont pas nécessairement factuellement violentes.

Il est aussi important que les messages de prévention s’adressent directement aux enfants et aux adolescents. Les Promeneurs du Net peuvent être des relais très efficaces pour ce genre de campagne d’information. Leurs messages seront probablement plus facilement entendus que ceux des parents avec lesquels les adolescents peuvent être en conflit.

Une information sans fards doit être donnée aux adolescents sur la sexualité et ses limites. Les besoins des adolescents doivent être reconnus mais dans le même temps il faut leur redonner les limites dans lesquels les désirs sexuels peuvent être satisfaits. La première limite  passe par le respect absolu de l’autre. La seconde passe par la différence des génération : tout acte sexuel entre un adulte et un enfant est interdit


En conclusion, en se faisant l’écho d’un article vague qui fait état de craintes infondées, la Gendarmerie Nationale ne permet pas de mettre en place des mesures de protection efficaces pour les mineurs. Les agresseurs sexuels sont dans la grande majorité des cas des proches des mineurs et le fait que les parents mettent sur le réseau Internet des images de leurs enfants n’est pas un facteur de risque
SOURCE

Wolak, Janis et al. "Online" predators" and their victims: myths, realities, and implications for prevention and treatment." American Psychologist 63.2 (2008): 111.

mercredi 31 décembre 2014

17 conseils à l'intention des parents qui ont des enfants connectés.


Contrairement aux idées reçues, les enfants sont généralement incompétents dans leur utilisation du réseau. Et même ceux qui le sont ont besoin de l’appui de leurs parents pour grandir. Tout simplement parce qu’ils sont des enfants. Voici quelques conseils à l'intention des parents qui ont des enfants connectés. 






  • Soyez informés

Vous ne pouvez pas rester derrière l’excuse “je ne comprends pas”. Vous devez connaitre les espaces fréquentés par les adolescents : Facebook, Ask, Twitter, Instagram, Vine, Snapchat, Tumblr. Google et Facebook sont de bons points de départ pour les premiers pas de la famille dans le monde des réseaux sociaux.



  • N’interdisez pas l’utilisation des applications

Interdire amènera sans doute votre enfant a ouvrir un compte sans vous en informer. S’il respecte l’interdit, vous perdez vous les deux. Il n’apprendra pas et vous ne l’accompagnerez pas



  • Donnez l’exemple

Les enfants apprennent par l’observation de ce que les parents font. Un grand et beau discours ne vaut rien s’il n’est pas incarné dans des conduites. Faites en sorte que votre conduite et vos paroles soient cohérentes 



  • Soyez conscient de ce que fait votre enfant en ligne

Quels sont les événements importants de sa vie numérique ? A--t-il vu une image ou une vidéo intéressante ? Quels sont les messages qui ont buzzé ? Faites de l’Internet un sujet de conversation (et non un motif de conflit)



  • Respectez la vie privée de votre enfant (et la votre)

Ne demandez pas à votre enfant ses mots de passe, et ne lui donnez pas les vôtres. Ne lui permettez pas d’envoyer des messages à partir de vos comptes ou de votre téléphone



  • Voyez avec votre enfant les paramètres de confidentialité

Les paramètres de confidentialité des réseaux sociaux peuvent nécessiter quelques explications. Passez les en revue avec votre enfant


  • Traitez avec calme les problèmes que votre enfant rencontre en ligne
Il a déjà un problème, ce n’est pas la peine de l'embarrasser davantage avec un parent en colère



  • Gardez un œil sur certaines applications


Certaines applications sont plus sensibles que d’autres : Tinder, Chatroulette, Let’s date, Secret, Whisper



  • Apprenez la netiquette à votre enfant

Internet est un espace social avec ses règles de bienséance. Par exemple, sur les réseaux sociaux, il est malvenu d’étiqueter une personne. Apprenez la netiquette à votre enfant


  • Ne comptez pas sur le contrôle parental

Comment un programme informatique pourrait éduquer votre enfant ?



  • Apprenez à votre enfant à avoir un mot de passe suffisamment sûr

Un bon mot le passe est un mot de passe qui comprend des lettres, des chiffres, des majuscules et des caractères spéciaux. Microsoft a donné des conseils pour créer un mot de passe fort. Apprenez à votre enfant à les suivre



  • Apprenez a votre enfant a naviguer discrètement

Les navigateurs ont un système de navigation privée qui permet de ne pas laisser de traces dans l’historique. Montrez-leur comment on y accède sur Chrome, Firefox, Safari et Internet Explorer



  • Soyez malicieux avec les intelligences artificielles

Apprenez à votre enfant qu'il n’est pas toujours nécessaire de dire la vérité à une intelligence artificielle



  • Apprenez à votre enfant à évaluer les contenus sur Internet

Comme le dit le philosophe Platon, tout ce qui est sur Facebook n’est pas véridique



  • Proposez des contenus

Utilisez l’internet pour nourrir la curiosité de votre enfant. Il est intéressé par la musique classique ? par les voyages ? la science ? les dinosaures ? Il y a des comptes sociaux qui traitent de tous ces sujets.



  • N’utilisez pas les réseaux sociaux pour humilier votre enfant ou pour traiter des problèmes familiaux

1) N’humiliez pas votre enfant. 2) Les problèmes familiaux se traitent en famille. 

  • N’interférez pas dans les discussions des enfants

Si vous avez eu la mauvaise idée d’être ami de votre enfant sur un réseau social, restez discret et n’interférerez pas dans les discussions des enfants. S’il y a un problème, voyez la situation avec votre enfant. 







mardi 30 décembre 2014

11 conseils pour les adolescents qui sont sur Internet

Le numérique fait de plus en plus partie de la vie des enfants et des adolescents. Dans la très grande majorité, l’Internet est associé à des éléments positifs. Les adolescents s’en servent pour trouver de l’information et discuter avec leurs amis. Il arrive aussi qu’ils soient confrontés à des éléments négatifs comme des média qui ne sont pas adaptés à leur âge, à des contacts non sollicités ou à du harcèlement. Voici quelques bons conseils à l'intention des jeunes (et des moins jeunes) digiborigènes.

  • Soyez un bon digiborigène 
L’utilisation des forums, des réseaux sociaux et du mail répond à des règles appelées “nétiquette ”.  RESPECTEZ-LA !


  • Si vous ne pouvez pas montrer la photo/le texte à votre mère, alors ne postez pas 
Le conseil s’explique de lui-même
  • Tout ce qui est numérique devient social un jour 
Si c’est numérique, cela pour être partagé. Pensez-y avant de faire cette photo, cette vidéo ou d’envoyer ce message. 

  • L’internet est un espace social 
L’internet est un espace massivement social. Les règles de politesse s’y appliquent donc massivement.

  • Postez les images le lendemain 
Donnez-vous le temps de la réflexion avant de poser des images d’une fête ou d’une sortie.
  • Vérifez vos réglages de confidentialité 
Les règles de confidentialité des sites sociaux changent régulièrement. Assurez-vous que les réglages correspondent à ce que vous souhaitez.

  • Ne nourrissez pas les trolls 
“Ne nourissez pas les trolls” est une vieille sagesse des mondes numériques. Un troll est une personne ou un message posté dans le but de provoquer de la détresse ou de la colère. La meilleure stratégie est d’ignorer le message. S’il est possible de la signaler à l’administrateur, faites-le.
  • Sachez vous tenir loin des écrans 
Lorsque être en ligne suscite plus d’énervement que de plaisir, il est temps d’éteindre les appareils et d’aller faire autre chose.
  • Les amis en ligne sont les amis hors-ligne
Sur les réseaux sociaux, privilégiez les liens et les discussions avec vos amis et votre famille.
  • Les problèmes arriveront 
Vous aurez des problèmes sur Internet tout simplement parce que les relations sociales sont compliquées. Préparez-vous.
  • Ayez une personne avec qui parler des problèmes sur Internet 
Lorsque les problèmes commencent à être hors de contrôle, il est bon de pouvoir compter sur quelqu’un.  Si vous ne pouvez pas en parler avec un membre de votre famille, pensez aux Promeneurs du net

vendredi 20 juin 2014

Victor Hugo, le bac, les jeunes et la culture de l'Internet



Les lycéens ont commenté leur épreuve du baccalauréat de Francais sur Twitter ce qui a encore amené des commentaires acerbes de adultes. Pourtant, à blâmer les lycéens pour leur "inculture", on manque des choses importantes et essentielles


Essayons quelque chose. Fermez les yeux, et retournez il y a 10, 20, 30 ou 40 ans en arrière. Vous êtes au bac. Vous passez une épreuve dont les résultats détermineront votre avenir à brêve ou longue échéance. Vous échouez, et c’est le retour à la case départ. Vous réussissez, et vous pourrez peut être vous inscrire dans la formation de votre choix. Ce sont là des questions importantes, mais il y a plus important encore. Votre narcissisme est indexé sur les résultats. Réussissez, et vous verrez l’admiration briller dans les yeux de vos parents. Echouez, et vous les décevrez (une nouvelle fois ?)

On m’accordera que l’épreuve du bac est un moment de stress important. Cela est vrai des bac passés, comme de celui de cette année. En psychologie, le stress est défini comme “la somme de tous les effets non spécifiques de facteurs (activités normales, facteurs de maladies, remèdes etc.) pouvant agir sur l’organisme, ces agents sont nommés stresseurs lorsqu’on fait allusion à leur capacité de produire le stress” (Selyes, 1975).


Pour faire face au stress, les personnes peuvent utiliser des mécanismes d’ajustement et de coping. Il existe deux grand types de stratégies d’ajustement au stress. La première est centrée sur la situation, et la seconde est centrée sur les émotions qu’elle génère. Les lycéens n’ont aucune possiblité d’intervenir sur la situation si l’on met de coté l’évitement de la situation d’examen qui n’est pas une solution “positive. Il leur reste donc a utiliser les mécanismes qui permettent d’agir sur les émotions. Parmi ces mécanismes de coping, l’humour tient une bonne place. Il permet de prendre de la distance par rapport à ce qui a été vécu. Ce qui précédement était source de stress ou d’angoisse devient source de plaisir.


Autrefois, cet humour était réservé a quelques témoins au sortir des salles d’examens. Aujourd’hui, l’Internet permet d’élargir l’audience. C’est ici que les smartphones et Twitter interviennent. Un des premiers geste des lycéens est de sortir leurs smartphones et d’écrire ce qu’ils viennent de vivre sur Twitter. Les messages permettent de ventiler le stress vécu pendant l’épreuve de français. Ceux qui se reconnaissent dans les premiers messages postés les diffusent à leur tour sur le réseau social ou créent des messages similaires. L’imitation et l’identification qui sont a la base de toute vie sociale, poussent de plus en plus de messages sur Twitter. ils deviennent si abondants que Victor hugo accède a la célébrité numérique. Pendant quelques heures, #victorhugo entre dans les tendances de Twitter, c’est à dire des sujets qui sont les plus discustés et partagés sur ce réseau social

Pourtant, des voix s’élèvent. On s’agace du comportement des lycées. On s’étonne de leur “inculture”. On moque leur orthographe. Et l’on manque une prise de conscience importante et essentielle

L’important est de prendre conscience que l’Internet est un espace particulier. Il est un tiers-lieux ou les utilisateurs aident à jouer et plaisanter. Les moqueries y sont fréquentes, tout comme l’auto-dérision. Beaucoup d’adolescents déforment volontairement l'orthographe des mots et la syntaxe des phrases pour le plaisir de jouer avec la langue (et pour le sens agressif que cela prend vis à vis des adultes). La culture du LOL est un élément clé des échanges sur l'Internet. Elle fait le succès d'un site comme le gorafi.  En français, ce sont ces codes qui sont utilisés sur le tumblr http://bolossdesbelleslettres.tumblr.com. Il y a là deux poids deux mesures. On rit et on félicite ces sites parodiques. Mais on fait des froncements de sourcils aux jeunes qui font de même On aurait ainsi le droit de faire de l’argent avec les tropes générés par la culture jeune et on interdirait à ces même jeunes de jouer avec les mots ?

La seconde chose dont nous devons prendre conscience est l’état de stress avancé de toute une jeunesse qui est sélectionnée, étalonnée, mesurée dans nos systèmes éducatifs.C’est cette pression qui se fait entendre dans ce torrent de tweets partagés a la sortie du bac. Il y a quelque chose de la transmission que ne fonctionne plus. Il y a quelque chose qui ne permet plus aux jeunes de se reconnaitre dans ce que leur tendent les adultes. Ce que les adultes leur donnent pour organiser leur vie ne fait plus suffisament sens pour eux.

Qui faut il blâmer ? Certainement pas les adolescents. Ce sont les adultes qui organisent la transmission. Ce sont eux qui doivent transmettre aux plus jeunes ce dont ils ont besoin au moment ou ils en ont besoin. C’est à nous de changer les choses pour que cette transmission puisse se faire encore dans le bon sens et ne serve pas à reproduire une petite élite de personnes “cultivées”


  • Selye, Hans. "The stress of life." (1956).



mercredi 14 mai 2014

Les 11 lois de l'Internet que vous DEVEZ connaitre pour survivre chez les digiborigenes



Depuis que les premiers feux numériques se sont allumés sur Arpanet, les digiborigènes recueillent patiemment la sagesse des anciens. De la Guerre des Miaou Miaou à la Cabale, en passant par les doubles arc-en-ciel, les chats, et les dauphines (ai-je parlé de Chuck Norris ?), ils ont tiré des enseignements de leurs longues discussions, de leurs querelles, de leurs erreements. Ils les ont condensé dans des Lois pour éclairer les n00bs. Les voici rassemblées dans toute leur beauté. 

Ces lois ont plus d’une fois sorti de vieux digiborigènes de situations plus qu’inconfortables. Elles vous seront utiles.

La loi de Godwin

La loi de Godwin a été énoncée par Mike Godwin sur un forum Usenet : “Plus une discussion sur Usenet se prolonge, plus la probabilité qu’une comparaison implique les nazis ou Hitler se rapproche de 1” Cette loi est vérifiée sur toutes les plate-formes de discussion du cyberespace

La loi de Poe

On doit cette loi a Nathan Poe Selon la loi de Poe qui a soudain vu la lumière dans une discussion sur christianforums.com : “Sans un smiley ou un signe marquant explicitement l’humour, il est impossible de créer une parodie du fondamentalisme que quelqu’un ne prendra pas pour le modèle”

Règle 34

La simplicité de cette loi est biblique : “Si cela existe, alors il y a une version pornographique”. L’imagination des digiborigène stransforme n’importe quoi en document pornographique

La loi de Skitt

“Tout message corrigeant une erreur dans un autre message contiendra lui-même au moins une erreur”. Une variation de cette loi aurait été appréciée par Sigmund Freud lui-même : “la probabilité d’une erreur dans un message est directement proportionnelle a l'embrasement qu’il cause au posteur”. 

La loi d’Hartman du retour de bâton normatif

La loi d’Hartman est proche de la loi de Skitt : “Tout article ou affirmation à propos de la grammaire, de la ponctuation, ou de l’orthographe d’un message contiendra au moins une erreur.”

La loi de Scopie

Sur Badscience.net, Scopie a énoncé cette loi “Dans n’importe quelle discussion impliquant la science, citer Whale.to comme une source crédible fait perdre toute la discussion immédiatement, et provoque la risée de l’assemblée”

La loi de Danth (ou loi de Parker)

Danth état un membre du forum RPG.net et a énoncé que   “Si vous insistez pour dire que vous avez gagné une dispute en ligne, vous avez probablement lamentablement perdu”

La loi de Pommer

Proposée par Rob Pommer sur Rationalwiki (2007), cette loi affirme : “L’avis d’une personne peut être changée sur Internet. La nature de ce changement va de n’avoir aucun avis à avoir des idées fausses”

La seconde loi de DeMyers

DeMyers était modérateur sur Conservapedia.com. Il a produit quatre loi : Zeroth, Première, Seconde et Troisième loi. La seconde loi affirme : “Quiconque se dispute sur Internet en utilisant des citations peut être ignoré et est considéré comme ayant perdu l’argument avant même qu’il ait commencé”

La loi de Cohen

Proposée par Brian Cohen en 2007, cette loi affirme “ Celui qui recourt a l’argument selon lequel “Celui qui recourt a l’argument selon lequel …. a automatique perdu le débat” a automatique perdu le débat.”

La loi de l’Exclamation

La première trace de cette loi est trouvée dans un article de Lori Robertson sur FactCheck.org : “Plus il y a de points d’exclamation dans un mail (ou un autre message), plus il est probable qu’il soit un mensonge complet. Cela est aussi vrai pour l’usage excessif des lettres capitales”

Merci à Julien Buseneye pour l’aide a la traduction



samedi 11 mai 2013

Le réseau internet comme ferment de l'adolescence

Lorsqu'il s'agit d'Internet et d'adolescents, on se retrouve souvent face à deux attitudes opposées. La première attitude est de percevoir les adolescents comme des personnes à protéger du fait de leur immaturité. Dans ce contexte il faut donc leur éviter d'être confronté à des contenus considérés comme gênants pour leur développement. La seconde attitude est de concevoir les adolescents comme des personnes incontrôlables dont les conduites problématiques voire délictueuses doivent être punies.
Ces deux attitudes ne prennent pas en compte les spécificités du réseau ni celles de l'adolescence. L'adolescence est un moment de transformation au cours duquel la personne se ré-invente. Au terme de cette transformation, elle doit être capable d'établir des  relations bienveillantes et significatives, être intégrée à des groupes différents de son groupe familial, et être capable d’établir des limites sures quant à son identité et son intimité.
Le réseau Internet participe de ce travail. En effet, le réseau est principalement utilisé à des fin récréationnelles et de socialisation. L'internet est quelque chose entre le parc d'attraction, le centre commercial et le hall d'immeuble. On y traine avec quelques amis, on s'y fait voir, on y discute.
En permettant de se lier et de communiquer avec d’autres personnes, tout en gardant la maitrise de ce qu’il expose, les relations en ligne participent du travail de l'adolescence. Elles permettent de réduire les sentiments d’isolement et de solitude, de reconnaitre ses émotions et ses pensées comme valables au travers d’un processus de comparaison sociale et d’expression de soi..
Cela est vrai pour les espaces que les adultes aiment voir les adolescents fréquenter : sites éducatifs, espaces de jeu proprement balisés. Mais cela est vrai aussi (et peut être même surtout) pour des espaces plus sombres.
Il existe sur l'Internet des communautés spécialisées dans les comportements auto-destructeurs. Ces communautés peuvent être pérennes, c'est à dire organisées autour de forums, de pages LiveJournal, ou pages Facebook. Elles peuvent également être "volatiles", et n'apparaitre qu'à l'occasion d'un tweet ou d'un message sur Facebook.
La plus connue de ces communauté est la communauté "pro-ana" ou "anamia"  (Antonio Casilli travaille sur la sociabilité anamia). Dans cette communauté, l'anorexie n'est pas le trouble grave des conduites alimentaires que l'on connait, mais une amie à qui l'on écrit des poèmes. "L'anorexie n'est pas une maladie, mais un style de vie" est le slogan fédérateur de ces groupes dans lesquels on s'échange des trucs pour manger le moins possible. D'autres communautés se fédèrent autour des auto-mutilation ou du suicide. Les membres de ces communautés font une identité de ce que est considéré ailleurs comme un diagnostic psychiatrique en produisant un matériel important à l'occasion d'échanges sur des conduites auto-destructrices
C'est précisément ce point qui est important : le contenu est généré par les utilisateurs. Il ne s'agit pas d'images diffusées par un mass-média a destination d'une cible précise. Il s'agit d'images et de récits pris dans la vie et l'histoire de chacun. Ces images et ces récits, aussi troublants puissent-ils être, sont autant d'indices d'un travail sur soi. Sur les forums ou il est questions d'automutilation, les signatures et les profils de quelques utilisateurs mettent en avant les conduites automutilatrices. Mais s'effrayer des images sanglantes, et des photographies de cicatrices risque de faire oublier que la grande majorité des messages sont des messages de soutien. Puis viennent les messages qui évoquent le contexte et les motivations de l'automutilation. 
Les signatures des messages comportent des extraits de poésie, de chansons ou renvoient vers un livre . Les messages sont très majoritairement des messages de soutien (28,3%) et des messages donnant le contexte et les motivations de l’automutilation (19,5%. Puis viennent les messages traitant du masquage des cicatrices laissées par les auto-mutilations (9,1%)
La créativité est une composante de l'expression de l'identité. Elle est utile dans le développement de la personne. En effet, la créativité est soi l'expression d'un vrai-self, aussi libre que possible de contraintes externes et internes (Winnicott), soi un moyen d'explorer de nouvelles modalités d'être (Rothenberg, 1990). Cette créativité est favorisée par des éléments qui peuvent facilement être retrouvés dans les communautés en ligne : la motivation intrinsèque, l'individualisme, l'absence de jugement, le regard positif des autres. Dans les communautés en ligne, chacun est libre de produire des contenus et de commenter ceux des autres. Les conseils donnés et le soutien apporté aux autres est également une décision libre de chacun. Le climat de permissivité et de tolérance permet à chacun de se sentir accepté et compris  pour ce qu'il est, et ce jusque dans ses conduites les plus destructrices.

On a longtemps pensé que l'Internet avait des effets désocialisants. On sait maintenant qu'il a des effets de socialisation chez les adolescent en mal d'eux-même : les adolescents auto-mutilateurs ont davantage tendance a utiliser l'Internet que les autres (1)Ainsi, les communautés en ligne problématiques jouent un rôle tout à fait positif. Au delà des contenus provocateurs, elles permettent aux adolescents en difficultés d'être en lien avec d'autres personnes.

(1) Mitchell K, Ybarra M: Online behavior of youth who engage in self-harm provides clues for preventive intervention. Preventive Medicine: An International Journal Devoted To Practice And Theory 2007,45(Suppl 5):392-396. OpenURL