jeudi 20 octobre 2011

L’Internet, la violence, la sexualité et les enfants

Crédit Image : The Internet is for porn. WoW Machimina. D’après Avenue Q

Nicole Ybarra a conduit de nombreuses études sur les comportements en ligne et leurs effets sur le développement des enfants. Elle a présenté au cours de la convention annuelle 2011 de l’APAP les résultats d’une nouvelle recherche effectuée entre 2006 et 2008  portant sur 1600 jeunes. L’étude portait sur le harcèlement en ligne – l’agression répétée d’un enfant par ses pairs via le réseau Internet.

 

La violence

Les études de Nicole Ybarra remettent à leur juste place les mythes qui sont construits à propos des adolescents et de l’Internet. Elle montre que si le harcèlement en ligne augmente, il reste une part très réduite du harcèlement en général : 40% des actes d’agression se font en face à face, 10% par téléphone, 14% par texto, 17% par l’Internet, et 10% par d’autres moyens.

Le harcèlement se fait à 21% dans une seule modalité, et dans 11% dans deux modalités (par exemple en face à face et par Internet).

Les enfants et adolescents qui sont harcelés en ligne ont davantage tendance à être harcelé hors ligne et présentent davantage de difficultés : dépression, idées suicidaires, alcoolisation, problèmes sociaux, difficultés avec les parents.

Enfin, les enfants sont beaucoup plus préoccupés par le harcèlement en présence. L’école est encore le principal lieu de violence, par l’Internet.

Le sexe

Nicole Ybarra rapporte des résultats qui contredisent d’autres études qui avaient montré le contact quasi-généralisé des enfants avec la pornographie. L’étude montre qu’ils sont en contact avec la sexualité via la télévision, la musique, ou les films. Les jeux vidéo restent très puritains sur cette question : si 75% des enfants disent avoir vu des personnes s’embrasser, se caresser ou avoir des rapports sexuels, 19%  seulement ont rencontré cette situation dans les jeux vidéo et 25% sur des sites Internet. Enfin, la fréquentation des sites pornographiques augmente avec l’âge : elle est davantage le fait des adolescents que des enfants.

Les inquiétudes quant au sexting – le fait d’envoyer des images sexuelles de quelqu’un – peuvent également être atténuées. Il est loin d’être un phénomène généralisé puisqu’il est le fait de  3% des garçons et 6% des filles âgés de 13 à 18 ans .

 

En conclusion, il y a des usages problématiques de l’Internet mais ceux-ci sont toujours à comprendre par rapport à la situation globale de l’enfant ou de l’adolescent.

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