Si vous êtes enseignant, il y a au moins une bonne raison d'être sur Internet avec vos élèves. Et il n'y a pas besoin de raison supplémentaire.
C'est un constat : les élèves et les étudiants sont totalement immergés dans le réseau Internet. Cette immersion commence autour de la sixième et elle est achevée lorsque les élèves entrent au lycée. Les modalités d'utilisation importent peu. Qu'il s'agisse de Facebook ou de Snapchat, les plus jeunes utilisent massivement les dispositifs de communication.
Devant cette conversion, le monde des enseignants semble encore divisé. Certains professeurs expérimentent les nouveautés apportées par les dispositifs numériques. D'autres accusent les ordinateurs et l'Internet d'être à l'origine d'une baisse terrible des capacités d'attention et de concentration des élèves. La majorité est dans une position attentiste.
Que faire ? Interdire les ordinateurs et les portables à l'école ? C'est tenter de construire l'arche de Noé après que le déluge ait eu lieu. Il vaut mieux prendre acte du changement, et l'utiliser pour permettre aux élèves de travailler.
On appelle facilitation sociale le fait que les performances d'un individu à une tache sont améliorées par la présence à ses côtés de personnes en co-action. Cette facilitation sociale a été mesurée en laboratoire (Zajonc, 1966).
La psychologie sociale théorise là un phénomène connu de longue date. Dans les sociétés traditionnelles, beaucoup de choses sont faites en commun du fait de l'effet de facilitation sociale. Il est plus facile de faucher un champ ou de bâtir une grange à plusieurs.
Cet effet vaut également pour les digiborigènes. Savoir sur Facebook ou Twitter que d'autres sont en train de travailler donne du cœur à l'ouvrage. Les élèves le font "naturellement" : ils parlent de leurs révisions sur Facebook et sur Twitter. Ils commencent leurs examens. Ces messages ont une fonction simple. Ils créent une immense communauté d'étudiants qui se maintiennent informés les uns les autres de l'avancement de leur travail. Cette communauté est également un soutien affectif important. Elle aide l'étudiant a ne pas se percevoir comme une personne isolée, mais comme le membre d'un groupe travaillant résoudre des difficultés similaires.
Le réseau n'est donc pas nécessairement une occasion de perte de concentration et d'attention. Il le sera d'autant plus surement si les professeurs n'y maintiennent pas une présence. Pour les élèves, savoir les professeurs présents sur leurs réseaux a des effets de facilitation sociale
La présence des professeurs pourrait aller dans deux grandes directions :
- aider à organiser les révisions : il est toujours temps de donner quelques conseils aux élèves pour qu'ils organisent leur travail
- donner des encouragements : les élèves sont sensibles au soutien leur est apporté
Qu'en pensez-vous ? Constatez-vous un effet de facilitation sociale sur vos réseaux ?
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