mercredi 10 février 2010

Les 100 mots de la psychologie

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Les éditeurs font preuve de créativité pour présenter les connaissances de la psychologie sous un angle neuf. Les 100 mots de la psychologie édité par PUF fait partie de ce mouvement. Il permet de parcourir les grandes notions de la psychologie

L’intérêt d’une telle disposition est que le livre peut être lu au petit bonheur des entrées même si l’auteur préfère qu’on le lise dans l’ordre. Mais peut-être n’en voudra-t-il pas trop à ses lecteurs de se laisser aller aux mystères de la senrendipité ?

Il ne s’agit pas d’un dictionnaire : on ne trouve pas de définition, ni même de renvoi aux grandes études. Le propos est clair et engagé. Il s’agit en effet pour l’auteur de comprendre

“1/ quelle est notre architecture cognitive, 2/ en quoi ses circuits neuronaux différent de ceux d’un ordinateur et 3/ comment elle se met en place très tôt chez le bébé” Olivier Houdé.

Je parle d’engagement parce que la conception défendue par l’auteur : la compétition associée à l’imitation est le moteur est le moteur du développement psychologique des individus et de l’espèce peut être discutée. L’engagement se sent également dans l’écriture en première personne et dans la façon dont certaines entrées sont expédiées. Ainsi, l’entrée Représentation commence par un cavalier “Overdose de ce mot et de toutes ses définitions dans tous les ouvrages de psychologie depuis un quart de siècle”. Mais après  tout, pourquoi pas ? Car il est vrai que la Grande Guerre en contre le behaviorisme peut maintenant être terminée  et l’on peut dire avec Olivier Houdétout le monde a compris (ou, plutôt, s’en est souvenu), que l’Homme dispose de représentations mentales

La seconde partie est dédiée à l’exploration “des profondeurs de l’âme”. Elle s’intéresse à la façon dont les “blocs cognitifs” plongent leurs racines dans l’inconscient. C’est également dans cette partie que l’on trouve les questions sur l’inné et l’acquis et les programmes des disciplines de l’esprit, de la psychanalyse aux sciences cognitives.

 

Le livre se lit facilement. Il est clair et précis. Il me semble s’adresser principalement aux étudiants en psychologie et aux personnes souhaitant explorer les grandes notions de la discipline. Les premiers y trouveront de quoi organiser leurs connaissances et les second uns très honnête introduction à un domaine complexe.

lundi 8 février 2010

Recommandations aux parents qui ont des enfants sur l’Internet

L’année 2009 ayant vu la montée en puissance des réseaux sociaux en France, il est assez probable que nous soyons confrontés aux mêmes questions que les anglo-saxons ont rencontré il y a un peu moins de 5 ans.  A cette époque, toute une série d’affaire médiatisées ont attiré l’attention du public sur l’usage que faisaient les adolescents des réseaux sociaux. Dans le même temps les adultes et les enfants rencontraient de nouvelles questions : peut-on être l’ami de son enfant sur Facebook ? Peut on avoir sa mère comme follower dans Twitter ?

L’internet étant un espace public de socialisation, les questions que les parents ont rencontré dans les espaces physique et psychologique concernant les limites a apporter à la curiosité, le respect des sphères privées, la constitution des espaces publics et familiaux se reposent à nouveau

De fait, Facebook and co ont souvent été vécus par les plus jeunes comme des espaces qui leur appartenaient. Ce sont les équivalents en ligne des non-lieux dans lesquels leurs parents aimaient à trainer : hall d’immeuble, galerie commerciale, une place publique….Les parents y ont été persona non grata à tel point qu’une pétition a été mise en ligne pour empêcher leur arrivée. Les choses ont quelque peu changé aujourd’hui puisque non seulement les parents sont sur Facebook, mais aussi les grands parents y ont fait leur entrée !

 

Il y a deux séries de questions. La première est de permettre à des adolescents d’avoir leurs espaces où vivre leur adolescence. L’internet est un de ces espace aujourd’hui. On y flirte, on y joue, on s’y retrouve, on s’y perd, on s’y ennuie avec cette intensité que donne l’adolescence.  Mais il est nécessaire que les adultes puissent veiller à ce que les choses se passent bien. C’est un équilibre délicat, car on peut rapidement passer de la bienveillance à la surveillance ce qui conduirait les adolescents a plonger dans des couches profondes du réseau et donc à être hors de portée du secours des adultes.

La seconde question tient au fait que l’Internet est un espace social. La bonne nouvelle est qu’il est possible de régler les dispositifs de façon à différencier ce qui peut être commun de ce qui peut être partagé. On peut ainsi avoir en commun avec sont enfant Facebook mais ne pas partager les updates sur sa vie amoureuse ou sexuelle : un enfant n’est pas un ami.

 

Discutez avec votre enfant de ses usages de l’Internet. Quels sont ses sites favoris ? Pourquoi a-t-il une préférence pour celui-ci plutôt que pour celui-là ? L’idée est de l’aider à se créer des représentations sur ses usages et à mieux comprendre les dynamiques sous-jacentes au réseau. Par exemple, on aura tendance a utiliser les même outils et les même sites que son groupe d’amis alors que l’on peut avoir des fonctions similaires avec un outil différents. Trillian est un excellent système de messagerie instantanée supportant MSN, Yahoo!, AIM … et il est pourtant bien moins utilisé par les adolescents que MSN.  Blogue-t-il ? Accepte—t-il de parler de ce qu’il écrit en ligne ? Que fait il des commentaires ? Les recherche-t-il ?

Pour aider votre enfant à se former des représentations sur le réseau, il faut que vous ayez vous même quelques compétences sur la question. Créez des comptes dans différents réseaux sociaux, comprenez en les logiques et les impasses et partagez vos vues avec votre enfant. Il ne s’agit pas de créer un espace pour surveiller les activités de votre enfant en ligne. De tels mélanges ne donnent jamais de bons résultats. Il s’agit bien plutôt de créer des conversations à partir de ce qui est maintenant un des cœurs de notre culture

Discutez avec votre enfant de l’image qui les représente et essayez de comprendre avec lui pourquoi cette image lui semble importante. Que cherche-t-il en s’identifiant a cette image ? A séduire ? A agresser ? A choquer ? A se souvenir de quelque pour lui ? S’il joue à un MMO, ou en est il dans la progression de son personnage ? A-t-il atteint le Haut Level ? Est-il guildé ? A-t-il des responsabilité dans la guide ? Quelles quêtes et instances doit il se préparer à faire ? Comment se sont passées ses dernières instances ?

Discutez des questions privé / public avec votre enfant. Les données qui sont partagées sur Internet ne lui appartiennent plus tout à fait. Apprenez lui a lire les CUF des services en ligne. Aidez le à prendre conscience du fait qu’un document en ligne a sa propre vie et qu’il peut être répercuté parfois très loin de son point d’origine.

Souvenez vous que la pédagogie de la peur est totalement contre-productive. Les espaces en ligne sont pour beaucoup d’adolescents intégrés dans leur vie. Ils y poursuivent des échanges qui ont eu lieu dans l’espace physique; ils y vivent les questions de la séparation d’une façon différente de la notre; la notion du temps est elle même changée puisque une activité de groupe peut être mis en place à la volée alors que leurs parents devaient s’y prendre à l’avance. Tous ces éléments font qu’aucune menace ne les détournera de l’Internet. Par ailleurs, il serait assez contradictoire de tenter de les éloigner du réseau alors qu’ils y seront plongés quelques années plus tard dans leur vie professionnelle.

Ne comptez pas sur les logiciels de protection parentale. Ces logiciels peuvent être efficaces en empêchant l’accès a un contenu jugé inopportun pour un enfant. Mais en aucun cas ils n’assurent une fonction de protection parentale. L’interdit d’un parent est quelque chose qui “défend” l’enfant; il est donné au service de l’enfant. Ces logiciels empêchent  l’accès à un contenu. Il n’y a pas un interdit mais juste une impossibilité et il faut s’attendre a ce que l’enfant utilise son intelligence pour contourne ce problème. L’interdit d’un parent est d’une toute autre nature : c’est une parole qui barre la réalisation d’un désir parce que cette réalisation porterait tord à l’enfant. L’enfant intériorise cet interdit et se tient à distance des situations qui pourraient lui porter préjudice

Discutez du harcèlement en ligne. En a t il été victime ? Connait il des cas de harcèlement ? Sait il comment s’en protéger ? Apprenez a votre enfant les bonnes pratiques de la sécurité en ligne : un mot de passe différent pour chaque compte, et le changement régulier des mots de passe. Veillez a ce que les usages du réseau puissent être discutés dans un climat détendu : c’est a cette condition que votre enfant viendra vers vous pour vous faire part des problèmes qu’il rencontre en ligne;

dimanche 7 février 2010

Recommandations aux politiques qui ont des électeurs sur l’Internet

Les politiques français commencent à investir sur et dans l’Internet.

Malheureusement, je vois surtout sur Twitter des occasions manquées. Les discussions sont peu nombreuses, chacun reste dans son coin, ou pire encore, le compte Twitter de l’homme politique n’est qu’un fil RSS du pauvre.Cela donne parfois quelques maladresses comme le #fail de Desir d’Avenir ou des messages laconiques à la “Demain je passe à la télé”.

De mon point de vue, la présence de politiques sur le réseau est non seulement précieuse mais aussi nécessaire. D’abord parce que nous avons à voir ensemble comment nous pouvons faire avec cette chose commune qu’est l’Internet et les usages qu’elle a maintenant imposé. Ensuite,  parce qu’il est important que toutes les sensibilités soient présentes sur le réseau. Le risque est en effet que que le premier venu profite d’un effet d’aubaine. Enfin, parce que les mondes numériques bruissent d’occasions de faire de la politique autrement

 

Voici donc mes Recommandations aux politiques qui ont des électeurs sur l’Internet.

Interagissez. Le réseau n’est pas un média comme les autres. Il doit être habité. Les messages du genre “Demain je passe à la télé” sont non seulement inutiles mais contre-productifs : ce type d’information est largement diffusé sur les autres médias et le répéter sur le réseau n’apporte rien.

Participez. Les réseaux sociaux sont des espaces sociaux. Ils ont leurs règles de civilité, leurs rites, leurs cultures. Ils sont généralement très accueillants pour toute personne désireuse d’apprendre.

Evitez la starisation . Evitez de constituer des réseaux fonctionnant à sens unique.  Ces “ego networks” comportent deux problèmes. Le premier est qu’il n’est constitué que de personnes acquises a votre cause – et vous voulez gagnez les coeurs, n’est-ce pas ?. Le second est qu’il est trop homogène et qu’il ne vous mettra donc pas au contact avec de nouvelles idées.

Connaissez les réseaux. Les réseaux ont chacun leur propre population. Etre sur Twitter et Facebook ne suffit pas à porter la politique sur le réseau. Twitter est majoritairement composé de personnes hyper-connectées et parfaitement à l’aise sur le réseau. C’est, au regard de la population française, une minorité. Elle est très active et sait se faire entendre car elle connait les outils numériques. Si vous voulez faire de la politique sur le réseau, vous devez porter votre voix dans d’autres espaces. La blogosphère est l’un d’eux. Souvenez vous que les skyblogs constituent le plus gros amas de blogues francophones. Si ce que fait la jeunesse vous intéresse, vous devez garder un oeil sur ces blogues et imaginer des modalités de conversation avec eux.

Chaque réseau social agrège un certain type de population. Si vous donnez tout votre temps et toute votre attention a un type de réseau social – disons Twitter – le message pour les habitants des autres réseaux sociaux sera clair : “vous ne m’intéressez pas”. Lors des campagnes électorales vous prenez soin de parcourir tout le territoire; il doit en être de même en ligne.  Les publics de Facebook et de aujourdhui.com ne se superposent pas. Il vous faut donc parler aux uns et aux autres.

L’universalité n’existe pas sur le réseau. Une des idéologies du réseau est que pour peu que l’on ait son ticket d’entrée, on peut être entendu d’ou que l’on se tienne. C’est faux. Il est en ligne exactement les même divisions sociales qu’hors ligne. Ces divisions sont encore aggravées par le fait que le dispositifs techniques permettent de mettre en place très facilement des cascades d’exclusion.  Chacun, sur les réseaux sociaux, choisit avec qui il va interagir. C’est un fonctionnement qui est tout a fait justifié pour M. Toutlemonde mais qui ne peut pas correspondre a un homme politique dont la vue doit être le bien commun

Tenez un blogue. Vous avez un blogue, n’est ce pas ? Le blogue est le dispositif dans lequel votre identité en ligne va peu à peu se cristalliser. Sur le net, tous les chemins mènent au blogue, et votre compte Twitter (vous avez un compte Twitter, n’est ce pas ?), votre compte Facebook (vous avez un compte Facebook, n’est ce pas ?) devront y conduire. Vous prendrez soin de votre audience et vous vous insérerez peu à peu dans la conversation générale. Avec un peu de chance, on devrait voir apparaitre peu a peu une blogosphère politique française.

Réfléchissez aux nouvelles possibilités qu’offre le réseau. Est-il souhaitable de diffuser le conseil municipal sur Second Life ? Quels documents publics peut on mettre en ligne ? Comment utiliser les médias sociaux pour améliorer la vie de quartier ?

 

Qu’en pensez-vous ? Comment voyez vous la politisation de la blogosphère ? Vous semble-t-elle utile ?

S’il y a des recommandations auxquelles je n’ai pas pensé, sentez vous libre de les ajouter dans les commentaires.

samedi 6 février 2010

Evaluer Ne Tue Pas

forumpsy.wordpress.comDepuis quelques jours, le hastag #EvaluerTuer remporte un petit succès sur Twitter. Il surfe sur la tragique vague de suicide de France Télécom et laisse clairement entendre que l’évaluer est une procédure criminelle.

Le hastag est répercuté dans la petite psychosphère qui s’est constituée sur Twitter à la fois par des non psychologues – ce que je peux comprendre – et par des psychologues – ce qui ne laisse pas de m’étonner.

Comme psychologue, mon travail est précisément d’évaluer. J’évalue “un être total en situation” selon la définition canonique que nous a laissé Daniel Lagache de la psychologique clinique. J’utilise pour cela des techniques – les entretiens directifs, non-directifs, les tests… – et une méthode – la méthode clinique.

Cette évaluation est précieuse. Elle permet d’explorer le fonctionnement psychique d’une personne et de lui présenter un miroir de son fonctionnement psychique conscient et inconscient. L’enfant qui se pense débile peut trouver un appuis décisif lors du compte-rendu qui lui est fait du bilan psychologique; celui qui se pense surdoué peut avoir confirmation de cette perception.

Le #hastag nous vient des lacaniens – c’est un dossier de la revue Le Nouvel Ane et un forum aura lieu le 7 février à la Mutualité (Paris) sur cette question. Telle que la question est formulée, elle est moins clinique que politique.

Nous évaluons toujours ce que nous faisons. Et nous évaluons toujous nos patients et nos clients. Dans le secret de son contre transfert, c’est à dire des émotions qu’il éprouve et des pensées qu’il vit en relation avec son patient – il évalue ce qu’il traverse. Il trie patiemment ses éprouvés ne ce serait-ce que pour déterminer ce qui lui appartient en propre, ce qui appartient a son patient et ce qui appartient à la dyade thérapeutique. Il a aussi évalué si une psychothérapie ou un psychanalyse est indiquée.

La question est politique car quelques lacaniens ont toujours aimé a reprocher aux psychologues une pratique d’évaluation. On se souvient de la phrase de Canguilhem qui reprochait à la psychologie de glisser trop souvent du Panthéon à la préfecture de Police. Foucault avait fait la même critique en mettant en évidence combien la psychologie et la psychiatrie se prêtaient à être des disciplines au service du pouvoir. On peut tout à fait le dire de la psychanalyse.

J’ai toujours trouvé étonnante la haine de l’Ecole de la Cause Freudienne vis a vis de la psychologie et des psychologues. Ce sont pourtant ces même psychologues que l’on appelle a la rescousse pour mener les combats de l’ECF croit devoir mener au nom de la psychanalyse. Ce sont eux qui ont été appelés en masse pour lutter contre la loi régulant le titre de psychothérapeute en France. Sherpas de la psychanalyse, ils sont amenés à détester ce qui est au cœur de leur formation et à répondre en rangs serrés à l’appel à défendre une discipline qui n’est pas la leur et dont certains se servent pour déprécier leur pratique. Le problème c’est que cet exercice de haine de soi fait partie pour quelques uns de leur formation psychanalytique. Quels psychanalystes deviendront alors ceux qui sont dans une telle haine de soi ?

 

Il ne faudrait pas trop vite opposer le “noir” de l’évaluation chiffrée et le “blanc” d’une parole qui aurait toute les vertus. Ce qui tue, ce n’est pas tant l’évaluation que l’usage que l’on en fait. L’évaluation ne tue pas. Ou au moins autant que ne pas évaluer.

lundi 1 février 2010

Les 5 pouvoirs de l’image

 

 

Deviens celui que tu voudras” annonce http://fr.seenow.com. En deux trois clics, il est possible de devenir un autre : le chanteur Eminen, Hulk, le Prince Caspian ou Jack Sparrow

Être quelqu’un d'autre tout en restant soi ! Qui n’en a jamais rêvé ? Qui ne s’est pas imaginé dans la peau d’un autre, de préférence héroïque, bravant mille dangers et venant à bout de mille épreuves ! Comment ne pas comprendre que l’on puisse souhaiter être un chanteur célèbre, un géant à la force incroyable, un prince brillant, ou un pirate aux mille ruses ?

L’image réalise là un de ses pouvoirs : celui d’accomplir nos désirs. C’est sur ce pouvoir que le rêve dans son travail de figuration.

Mais l’image a également d’autres pouvoirs. Ils ont été décrits par Serge Tisseron dans Psychanalyse de l’image

“ 1. Toute image a une puissance de sensorialité. Semblable en cela aux souvenir de « la petite madeleine » de Proust, chaque image est accompagnée d’un halo sensoriel qui s’y trouve plus ou moins réactivé, mais qui y est toujours présent. En ce sens, on peut dire que toute image, qui est d’abord liée à un état corporel, tend plus ou moins a le générer ou tout au moins à en retrouver le chemin.

2. Toute image a une puissance de mémoire. Cette puissance de mémoire concerne les différents domaines de la sensorialité, depuis la sensorialité viscérale jusqu’aux sens les plus impliqués dans la vie de relation, comme l’ouïe ou la vue. Il dépend, comme nous le verrons, de la mise en place des fonctions psychiques essentielles (en particulier de l’ordre de la « contenance ») que ces effets de mémoire soient perçus comme liés au passé ou bien confondus avec des perceptions actuelles.

3. Toute image a une puissance d’accomplissement de désir. C’est l’aspect sur lequel Freud a le plus insisté, pour qui l’image était d’abord un scénario psychique à travers lequel les représentations de désir passaient un compromis avec les interdits et la censure liés au surmoi. Toutefois comme nous le verrons, cet accomplissement de désir concerne parfois non pas la réalisation fantasmatique d’un plaisir – éventuellement inconnu du sujet lui-même -, mais l’évitement d’un déplaisir.

4. Toute image a une puissance d’action. Celle-ci consiste dans un acte ou dans la tendance à réaliser un acte. Cette potentialité donne à une forme à toute forme de conscience des potentialités gestuelles. Ces potentialités d’action font intervenir la mémoire dans ses diverses modalités, clivées ou réunies.

5. Toute image a une puissance de sens. Toute image mobilise en effet chez l’homme des représentations de mots qui tendent à s’organiser en un ensemble signifiant.” Serge Tisseron, Psychanalyse de l’image