Une étude portant sur des blogues d’adolescents a montré que cette pratique leur permet de maintenir des ligne et de construire des communautés d’intérêt. L’équipe de chercheurs de l’Ohio Slate University a examiné une centaine de blogues de la plate forme Xanga.
Lorsqu’il s’agit d’Internet et d’adolescents, les esprits s’emballent assez facilement. Il est alors souvent question des risques qui seraient liés à la fréquentation des espaces sociaux en ligne. l’étude de l’Ohio Slate University permet de raison garder en examinant les faits.
L’étude a porté sur le réseau social Xanga et avait pour but de répondre à la question suivante : les adolescents parlent-ils de conduites à risque où problématiques sur le réseau ? Une centaine de blogues ont été suivis pendant l’année 2007. Les résultats de ce sondage montrent clairement que l’image de l’adolescent en danger sur Internet est très exagérée.
Contrairement à l’image facile que l’on peut s’en faire, les adolescents bloguent très tranquillement : ils parlent de leurs vies d’écoliers, des événements de leurs familles et du mortel ennui que peut être l’adolescence. Ils se servent du blogue comme d’un banal moyen de communication. C’est une place publique (ou semi-publique) où l’on parle principalement de jeux vidéo (65%), des émissions TV (45%), des devoirs (40%), des activités extra scolaires (38%) ou d’activités religieuses ou péri-religieuses (22%).
Il faut un peu nuancer le portrait. D’abord parce que les adolescents blogueurs sont relativement rares. Le blog nécessite un travail d’écriture important et est très couteux en temps. Les adolescents ont donc tendance à se tourner vers des réseaux sociaux à la Facebook qui leur permettent de faire régulièrement des mise à jour de leurs profils. Ces réseaux sociaux ont pour avantage d’être davantage immersif : le flux des mise à jour du réseau social permettent de plonger dans ce que Leisa Reichelt a joliment appelé “intimité ambiante”. Ensuite, les mises à jour peuvent être brêves et se faire “à la volée”. L’instant est enregistré sur le réseau social presque au moment ou il se vit. L’ensemble contribue à ce que j’ai appelé la légendarisation de nos vies : chaque événement déposé en ligne est comme une légende photographique.
Enfin, les auteurs de l’étude ont une conception un peu naïve des avantage du blogue pour les adolescents : tant qu’ils sont derrière leurs machines, ils ne se droguent pas ou n’ont pas de relations sexuelles. Pour moi, les bénéfices du blogue sont ceux du travail d’écriture. Il permet de mettre en forme des idées, des sensations et des événements. L’écriture en ligne permet par ailleurs de mêler plusieurs médias : l’image et le texte peuvent être mis en écho ; enfin, elle est hyper-textuelle : elle renvoie à ce qui n’est pas elle.
Pour les parents, ce sont là des éléments de réflexion importants. Les blogues ne sont pas des espaces d’exhibition, mais des dispositifs d’écriture et donc des soutiens importants du travail de pensée.
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