Dans une tribune publiée dans le The Conversation, le psychologue américain Christopher FERGUSON fait par des résultats contre-intuitifs d’une recherche sur l’impact de la sexualité à la télévison sur les adolescents. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la sexualité à la télévision a peu d’effet sur les comportements des adolescents.
Jusqu’à présent, l’homme de la rue et le scientifique avaient sur cette question des vues comparables. Tous deux étaient d’accord pour pour affirmer que les adolescents étaient souvent exposés à la télévision, et que les programmes pour adolescents comportent souvent des scènes sexuelles. Tous deux étaient d’accord pour constater qu’à l’adolescence le groupe de pairs devenait de plus en plus importants pour la constitution des avis, des gout et des comportements. De ce fait, il était attendu que les images designées pour les adolescents aient un effet sur leurs comportements, et que de manière plus spécifique, les images sexualisées aient un effet sur leurs comportements sexuels
Le lien entre les comportements sexuels des adolescents et les images sexuelles a été examinée dans une nouvelle méta synthèse regroupant 22 études et 22.000 participants Le résultats montrent que le lien existe mais qu’il est faible. D’une façon générale, l'utilisation de média n’est pas corrélée avec des comportements sexuels tandis que les média sexuels sont faiblement corrélés avec le comportement sexuel une fois que les autres facteurs ont été controllés. Un média est défini comme sexuel lorsqu’il comporte des situations de nudité partielle ou totale ou des discussions explicites sur la sexualité; la pornographie est exclue de l’étude
En effet, les garçons ont tendance à regarder plus facilement des médias avec des contenus sexuels que les filles - peut être du fait de facteurs biologique, ou de la plus grande permissivité de la société vis à vis de la sexualité masculine ou des deux facteurs. La personnalité, le contexte familial sont également des facteurs pouvant influer sur l’intéret des adolescents pour les média sexuels. Lorsque ces variables sont contrôlées, alors l’effet des média sexuels sur le comportement sexuel des adolescents disparait
L’homme de la rue et l’homme de science avaient tendance à voir les relations entre les média et les comportement de manière trop directe. Le modèle sous-jacent est celui de la seringue hypodermique : le média transmet des messages (idées, informations, croyances) qui sont agis par le public. En d’autres termes, le média est comme une drogue injecté dans le corps du public. Une fois “consommée”, cette “drogue” a des effets immédiat, identiques pour tous, directs et mesurables.
L’étude de FERGUSON et al. montre qu’il en est rien. Les individus ne sont pas des récepteurs passifs et leurs comportements ne sont pas “déclenchés” par les images qu’ils voient. L’important est moins le média que la manière dont les sujet le traitent. Autrement dit, ce qu’il faut considérer, c’est la relation que la personne établit avec le média
Cette relation se construit dans un contexte. Les média auront un rôle plus important pour un adolescent qui a déserté les relations avec ses parents que pour un adolescent qui garde encore des relations avec ses parents parce que le premier trouvera dans les média les réponses aux questions données par les parents du second. Finalement, les média n’ont que la force que l’absence de parole des parents leur donne.
Les adolescents sont d’autant plus tenté de prendre des modèles dans les médias qu’ils ne trouvent pas auprès de leurs parents et de leurs familles les questions légitimes qu’ils se posent à propos de la sexualité ou de l’amour. Finalement, plus les média sont présents dans la vie des adolescents, plus le rôle des parents est important
SOURCE Ferguson, C. J., Nielsen, R. K., & Markey, P. M. (2016). Does Sexy Media Promote Teen Sex? A Meta-Analytic and Methodological Review. Psychiatric Quarterly, 1-10.
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